Française, français,
Belges, belges,
Mon président, mon Chien,
Mesdames et messieurs les Jurés,
Public chéri, mon amour !
-Je m'appelle Sébastien, et je suis étudiant.
-Bonjoooour Sébastien !!
-Parle nous de toi Sébastien.
Si je commence cet embryon d'article pseudo-biographique par une entrée en matière bien connue de Pierre Desproges, c'est parce que comme lui, je suis Limousin. Il parait même que j'ai l'accent (Oo).
Toujours est-il que je vais suivre la lancée de mes chers compères scientifiques et vous parler de mes projets, et peut-être couper court à certaines rumeurs acérées, selon s je serais destiné à devenir un dangereux maniaque de la finance, un requin capitaliste toujours en quête d'une veuve ou d'un orphelin à dépouiller jusqu'à la dernière piécette de ferraille. Et même si je dois avouer que j'apprécie certains petits luxes -prendre un bain dans du champagne, ou se rouler dans les diamants- je démontrerai ci dessous qu'il n'en est rien.
Comme vous le savez, j'ai également fait cette fameuse MPSI à GL. Pourquoi ? Parce qu'à partir du collège, il m'a été moult fois répété que pour réussir, il fallait accéder à cette fameuse inconnue, X, alias polytechnique ; puis parce qu'en seconde, on m'a expliqué que les gens bien faisaient S, et puis parce qu'en terminale, on m'a expliqué que la fac c'était minable, et que la prépa c'était bien. Et pas plus que mon camarade Gérard qui a écrit peu avant moi, je ne regrette cette année, bien qu'on ne puisse pas dire que ce fusse la meilleure de ma vie (je crois même que ce fut presque la pire). A une exception près, c'est qu'elle m'a permis de faire part de cette troupe de déjanté, et d e pouvoir écrire n'importe quoi sur ce blog hors du commun.
Bref donc, las de ces chinoiseries (je veux dire par là que pour moi c'était du chinois), et passionné par l'actu, la politique et l'économie, je bifurquai vers la licence d'économie de Limoges, ou je passai deux ans. Deux années très reposantes, au regard de ce qui avait précédé, et de ce qui a suivi. Après deux ans donc, je décidais de tenter mon infime chance, et postulai à cette inaccessible parisienne qui alimentait pas mal de nos discussions : Dauphine. A ma grande surprise je fut pris, clairement grâce à mon année de prépa. Je retrouvai ainsi la voie classique des jeunes cadres dynamiques et vêtus de belles cravates, (je me moque, mais j'aime les cravates), cette voie qui fait tant rêver (au début) : prépa --> grande école --> CDI dans une banque ou un grand cabinet d'audit --> antidépresseurs --> tentative de suicide ratée--> exil au Pérou pour élever des lamas.
Malgré ma grande estime pour les éleveurs de lama, je me promis de ne pas sombrer dans l'engrenage. J'ignorais encore à quel point c'était difficile.
Me laissant prendre dans ce piège infernale, après une année insupportable je décidai pourtant de continuer dans ma lancée, et au lieu de me rapatrier sur les terres accueillantes de la petite Bretagne, comme j'ai failli le faire, je restai à Panâme. Pis encore, je décidai, il y a quelques mois de cela, de rester dans la filière finance, la prestigieuse et redoutable concurrente des fameuses grandes écoles de commerce parisiennes.Et tout ça en alternance, ce qui me permettait d'avoir un métier 3 jours par semaine, de me faire ainsi une expérience très enrichissante, et de payer mon loyer scandaleusement élevé.
Voilà donc où j'en suis. Et finalement c'est plutôt très bien, même si c'est très dur, très dense, c'est intéressant. Pas de regret, à condition de ne pas se tromper de chemin, ensuite alors qu'il y en a tant devant moi.
Globalement, la réaction des gens quand je parle de mes études est systématiquement la même : "ah, tu vas être trader !". Non les amis, je ne serai pas trader. D'abord ça n'est plus à la mode. Aujourd'hui, ce qui fait rêver les financiers en herbe, c'est la fus-acq, les journalistes devraient se mettre au jus, et envisager de changer de bouc émissaire. Et pourtant ce n'est pas ce que je veux faire. De ces deux disciplines, pour moi, il n'a jamais été question.
Récapitulons : l'année prochaine je peux faire (à condition d'être pris) :
-de l'ingénierie financière
-de la banque
-de l'audit
-du management
-de la gestion de portefeuille
-du trading (mais non pas du trading ! suivez !)
-de la gestion de trésorerie
-de la gestion d'actif
etc...
MAIS :
considérant que
a - Je ne souhaite pas rester vivre à Paris (ou se trouvent les marchés et les sièges des banques),
b - J'ai du mal avec le fonctionnement des grandes entreprises, où il est difficile de se faire une place,
Je pense, et en tout cas je vais essayer de me faire une place dans une petite entreprise, une PME, sur un poste polyvalent, où il s'agira de développer une entreprise à taille humaine, dans tous ses aspects, avec de beaux projets, et surtout, de travailler pour des gens, et non pour un logiciel, un délais, une procedure, ou cette entité sombre et abstraite qu'on appelle le capital, souvent sans trop se demander de quoi il s'agit vraiment. L'autre solution étant de travailler dans une entreprise de conseil aux PME, même échelle, mais plus de variété.
Pour vous dévoiler jusqu'au fond de mes projets, l'idéal serait même un jour de créer, ou reprendre une entreprise, et accéder à cette fameuse fonction, difficile mais si passionante, de gérant de PME.
Tout ça, je crois, me donnerait envie de travailler sans attendre impatiemment 17h tous les jours, et sans commencer à penser à ma retraite à 25 ans.
Finalement je sais un peu ce que je veux faire. L'idée générale est toujours la même que celle que j'avais l'an dernier, même si je la formule différemment. Le problème c'est que je ne sais pas du tout ce qui est le mieux pour en arriver là... Il ne me reste plus qu'à courrir les salons des masters, et autres évènements palpitants pour rencontrer des gens qui sauront m'éclairer sur la question.
Chers compagnons, je vous souhaite une bonne nuit.